Une création née des besoins du terrain
L’Observatoire Régional des Urgences (ORU) Nouvelle-Aquitaine est né de la fusion en 2016 des ORU d’Aquitaine, Poitou-Charentes et Limousin, eux-mêmes créés dans les années 2010. Initialement centré sur la collecte et l’analyse des Résumés de Passage aux Urgences (RPU), l’ORU avait pour mission de mieux comprendre le fonctionnement des services d’urgence pour les accompagner. Depuis, son rôle s’est considérablement élargi.
Des missions élargies et structurées
Sous l’impulsion de ses coordonnateurs – Patricia Siguret pour la partie administrative et sociale, et le Dr Laurent Maillard pour la coordination médicale – l’ORU NA s’est structuré en quatre grands pôles :
- Le pôle ROR : cette équipe est dédiée au Répertoire Opérationnel des Ressources, qui recense et actualise l’offre de soins et les capacités des établissements de santé.
- Le pôle Data : dédié au recueil et à l’analyse des données issues des services d’urgences, du SAMU, des SMUR, et à la création d’indicateurs prédictifs.
- La Gestion Territoriale des Lits (GTDL) : qui vise à fluidifier les parcours patients entre établissements d’un même territoire en particulier dans les situations non programmées, y compris en situation dégradée.
- Le pôle CMST : qui assure la coordination médicale et soignante territoriale au travers de l’animation des Réseaux Territoriaux d’Urgences (RTU)
Une activité en réponse à des enjeux systémiques
Le vieillissement de la population, l’augmentation des patients polypathologiques de plus de 75 ans, l’accès dégradé à la médecine de ville et l’hyper-spécialisation hospitalière créent une pression constante sur les urgences. L’ORU travaille à anticiper ces besoins en organisant au côté des établissements de santé des filières de prise en charge adaptées et formalisées, avec une meilleure régulation (notamment via le SAMU/SAS) et une anticipation des hospitalisations. Pour cette structuration, nous nous appuyons notamment sur le guide de la FEDORU.
Une logique de filières formalisées
Les projets concrets menés visent à passer d’une logique d’hospitalisation non coordonnée à une prise en charge en filière, avec des niveaux de recours clairement définis entre établissements (proximité, recours, expertise). Exemple : en traumatologie, la catégorisation des établissements permet d’orienter les patients selon la gravité de leur cas. Des conventions sont mises en place pour assurer la continuité en cas de mode dégradé.
Les derniers projets et outils proposés pour le quotidien des établissements
- Veille ORU NA : outil de suivi en temps réel des difficultés sanitaires dans les structures (urgences, SMUR, SAMU, filières).
- Live Urgences : test en cours sur la Gironde et la Charente permettant une visualisation en quasi temps réel de l’activité des services d’urgences d’un département (nombre de patients arrivés depuis moins de 1h, nombre de patients arrivés depuis moins de 12h, nombre de patients présents, nombre de patients présents hors UHCD et taux d’occupation ponctuel des services d’urgences)
- Audits : accompagnement sur site d’établissements en difficulté, avec évaluation de l’organisation, recommandations et plan d’action.
- Panorama RH : état des lieux de la démographie médicale et des organisations types dans les services d’urgences, permettant d’objectiver les tensions en effectifs.
Une équipe terrain, experte, en expansion
Partie de 2-3 personnes en 2013, l’équipe ORU NA compte aujourd’hui près de 20 personnes, structurée et répartie sur le territoire. Elle regroupe des experts data, des chargés de missions dédiés au ROR, des gestionnaires territoriaux, des animateurs médicaux, des professionnels issus des établissements de santé, renforçant ainsi la proximité avec le terrain.
Un rôle reconnu par les partenaires
L’ORU NA travaille en étroite collaboration avec :
- l’ARS Nouvelle-Aquitaine, sur les allocations de ressources, l’anticipation des modes dégradés et l’égalité d’accès aux soins.
- les établissements de santé, via des tableaux de bord, études spécifiques, accompagnement à la structuration des filières.
- des acteurs nationaux comme l’ATIH, l’ANS, la HAS, la DGOS, la DRESS, Santé Publique France (SpF), pour harmoniser les indicateurs et enrichir les bases de données nationales.
Vers l’avenir : une vision intégrée et partenariale
L’ORU NA veut continuer à formaliser les filières inter-établissements, avec une évaluation rigoureuse de la qualité des soins, et une anticipation renforcée des crises. L’ambition : que chaque acteur devienne co-responsable de la prise en charge du patient, afin de garantir que « le bon patient soit pris en charge au bon endroit, au bon moment ».
Dans les 5 à 10 prochaines années, l’ORU entend renforcer :
- l’animation des réseaux territoriaux des urgences (RTU),
- l’évaluation quantitative et qualitative des filières,
- le rôle du SAMU/SAS comme plateforme pivot du système de santé,
- et l’intégration de l’intelligence artificielle dans ses outils.
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